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Retraites : la question essentielle qui fâche gouvernement et Medef

Le président Sarkozy avait promis de « ne pas passer en force » sur la réforme des retraites. Mais les postures adoptées par ses ministres et les dirigeants de l’UMP relativisent singulièrement le propos. Le calendrier fixé avec un projet de loi présenté en juillet au Conseil des Ministres témoigne à lui seul de l’intention de la droite d’avancer à marche forcée. Quant aux pistes préconisées, elles ont tout du plat servi comme frais ... après décongélation. Le Ministre du travail, Eric Woerth, l’a annoncé clairement : toutes les propositions peuvent être faites sauf l’augmentation des prélèvements. La Présidente du Medef, Laurence Parisot, ne dit rien d’autre. Les attentions du Ministre et du patronat ne concernent bien évidemment pas les salariés qui, pour leur part, contribuent déjà à belle hauteur. Ce que le gouvernement entend écarter à tout prix, c’est l’hypothèse d’une contribution plus juste des revenus du capital.
C’est pourtant la question qui doit être posée sur la table : la pérennisation d’un système de retraite solidaire maintenant âge de départ à 60 ans et un niveau de pensions au moins égal à 75 % du salaire de sortie, nécessite de nouveaux financements. Les marges existent : les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 5% de la valeur ajoutée en 1985 à 25 % aujourd’hui - au prix de destructions massives des emplois - les stocks options et autre parachutes dorés on atteint des niveaux record. Ce sont ces revenus qu’il faut mettre à contribution tout en réduisant leur volume au profit d’une meilleure rémunération des salariés, de l’investissement productif et de l’emploi.
Une nouvelle répartition des richesses crées par le travail serait non seulement mesure de justice mais aussi mesure d’efficacité garante d’une protection sociale et d’un régime de retraite pérenne. Voilà la piste que le gouvernement tente aujourd’hui de réfuter et que le Conseil d’Orientation des retraites s’apprête, de toute évidence, à ignorer. Mais une omission même réitérée ne devient pas pour autant une vérité indiscutable.

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