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Code de travail : signer n’est pas ratifier, Monsieur le Président !

Dans un show bien orchestré, devant une nuée de caméras, le Chef de l’Etat s’apprête à signer à la mi-journée aujourd’hui les ordonnances réformant le code du travail dans la foulée de leur adoption en conseil des ministres. Cette mise en scène intervient au lendemain d’une nouvelle journée d’action et en pleine période de mobilisation contre ce projet qui va considérablement affaiblir les protections des salariés, et ouvrir grand la porte à la précarisation du travail comme cela s’est fait, notamment, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Le Parlement bafoué une première fois cet été, pour n’avoir pu examiner et débattre que des têtes de chapitre d’un texte dont la version finale fait 150 pages, est une se-conde fois nié dans son rôle à travers cette scénarisation médiatique de la signature présidentielle. Faut-il rappeler au Président de la République, garant de notre Constitution et donc de la bonne marche de notre démocratie, que les ordonnances acquièrent pleinement force de loi qu’après leur ratification au Parlement ? Emmanuel Macron veut faire croire à nos concitoyens que le processus d’adoption de cette loi contre le code du travail est arrivé à son terme. C’est faux, c’est un maquil-lage, de l’enfumage, une mise en scène qui tient plus de la communication que de la réalité institutionnelle. Monsieur Macron, pour avoir pleinement force de loi, le texte que vous signez devra repasser dans un délai de trois mois au Parlement, sous la forme d’un projet de loi de ratification. Alors, les parlementaires, souverainement, adopteront le texte ou le rejetteront. Si on ne dit pas cela aux Français on leur ment, si on ne dit pas cela aux Français on leur signifie que la Constitution n’est qu’un mor-ceau de papier et le Parlement une chambre d’enregistrement. Avant cet examen par l’Assemblée nationale et le Sénat du projet de loi de ratification de cette réforme, le débat public continue, se poursuit devant les Assemblées et dans tous les espaces publics, la rue y compris. C’est au respect de ces droits fondamentaux que le Président de la République doit veiller avant d’être chef de parti, de parti pris et le directeur de la communication du pouvoir exécutif.

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