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Démission de Nicolas Hulot : un tournant politique

La démission de Nicolas Hulot, dont j’ai pu personnellement mesurer à l’Assemblée nationale depuis 14 mois la sincérité des engagements et apprécier la capacité d’écoute, est un acte courageux, en même temps qu’un acte qui marque un tournant politique à l’heure où les mesures antisociales de rentrée démontrent un peu plus encore que ce gouvernement est ni de gauche ni de gauche.
Nous avions des désaccords avec Nicolas Hulot, notamment sur la manière dont devaient être développées les énergies marines renouvelables, pour que ce développement soit compatible avec la pêche professionnelle artisanale et qu’il fasse l’objet d’une véritable projection dans le temps et dans l’espace, qu’il soit planifié et maîtrisé par l’Etat. Mais ces désaccords reposaient sans doute sur le fait que son ministère n’avait pas toutes les cartes en main et que les arbitrages étaient faits à l’Elysée et à Bercy.
Sa démission met en lumière l’impasse de la politique d’Emmanuel Macron qui prétend concilier une logique ultralibérale qui donne la priorité absolue au profit et la lutte urgente, impérieuse contre les défis écologiques : changements climatiques et effondrement de la biodiversité. Or, les deux sont incompatibles.
Nicolas Hulot a pu le mesurer dans son action au gouvernement : sans une feuille de route politique avec des objectifs, des moyens conséquents et un plan d’actions qui mobilise totalement la puissance publique de l’Etat, on ne relèvera pas ces défis écologiques.
Chacun le sait, il a avalé beaucoup de couleuvres avant de mesurer pleinement que ce qui intéressait en premier lieu Macron dans sa présence au gouvernement, c’était avant tout le nom et l’image de Hulot à des fins de tactique politique. Nicolas Hulot était mis en vitrine par le Macronisme, il devait incarner le « En même temps ». Mais il n’est pas, je crois, homme à jouer les pantins ou les idiots utiles comme le montre sa décision d’aujourd’hui.
Il a, en cette fin d’été et à la veille d’une rentrée sensible, après un peu plus d’un an passé au gouvernement, tiré les leçons de son impuissance. Cette impuissance n’est pas celle de l’homme et du militant de la nature qu’il demeure, elle est en réalité la marque de l’absence de volonté politique de Macron de faire de la lutte contre le réchauffement climatique et l’écroulement de la biodiversité une véritable priorité du quinquennat.
Macron est désormais nu, il va devoir assumer devant l’opinion cet immobilisme sans pouvoir se cacher derrière le nom de Hulot.
Il faut maintenant que la gauche de changement, face à l’urgence climatique et à celle de la biodiversité, montre qu’elle peut incarner cette politique de transformation que le libéralisme, la logique du profit et de la finance ne conduiront jamais, contrairement à ce que prétendent ceux qui comme le président de la République agissent au service de cette idéologie.

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