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Un pas de plus franchi vers la marchandisation

Dans la nuit de lundi à mardi, les députés ont longuement débattu de l’article 48 du projet de loi Macron qui vise à modifier le code de la santé publique afin que la Banque publique d’investissement (BPI) participe au capital du Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB).
Le LFB, qui fabrique des médicaments dérivés du plasma, a été créé au lendemain de « l’affaire du sang contaminé » par la loi du 4 janvier 1993, en vue de garantir une éthique des dons et de la fabrication des produits issus du sang. Pour cette raison, le capital du LFB est aujourd’hui détenu à 100% par l’Etat.
Contrairement à ce que soutient le gouvernement, et en contradiction totale avec les propos de la ministre de la santé le 13 janvier 2015 dans l’hémicycle, le code de la santé publique, dans sa rédaction actuelle, autorise la BPI à entrer au capital du LFB à condition qu’elle y reste minoritaire.
Les dispositions prises par l’article 48 de la loi macron constituent en vérité un artifice qui augure de l’ouverture du capital du LFB au secteur privé. En effet, en organisant le retrait de l’état, le gouvernement lève les obstacles à la recomposition du capital du LFB par des acteurs majoritairement privés.
Le gouvernement qui n’hésite pas à faire l’éloge du LFB en le qualifiant de « pépite » ne fait pourtant pas le choix, paradoxal dans le cadre d’un projet de loi pour la croissance, d’investir dans cette industrie de prestige. Au lieu de cela, il entrouvre délibérément la porte à une privatisation du LFB et donc, à une marchandisation des produits du corps humain.

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