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Questions au gouvernement

A quand une contribution des ultras riches ?

Qu’est ce qui change pour les Français en ce mois d’avril ? D’abord et pour la première fois, le prix du charriot de courses que remplit La Voix du Nord (L’orateur montre un document.) chaque année depuis 2008 a dépassé le seuil de 150 euros.

Garni des mêmes produits, ce charriot coûtait 130 euros il y a encore deux ans.

Le prix du carburant repart à la hausse, avec la fin de l’opération « prix coûtant » dans les stations services. L’inflation des prix de l’alimentation et des carburants est pire encore dans les territoires d’outre-mer. Quant à elles, les franchises médicales augmentent : vous vous apprêtez à récupérer 820 000 euros sur le dos des malades ! Franchement, vous faites très fort !

Enfin, les factures d’électricité tombent, avec des taxes rehaussées de 10 % depuis le mois de février. Le voilà votre bilan : des notes d’électricité multipliées par deux, voire par trois depuis 2019 !

Oui, monsieur le Premier ministre, vous augmentez les taxes et les prélèvements des Français, arrêtez de mentir à ce sujet ! Vous nous dites en plus que ce n’est pas assez et vous allez récupérer encore 10 milliards d’euros cette année et 20 milliards d’euros l’année prochaine ; vous voulez faire les poches des chômeurs et vous voulez continuer de faire des économies sur nos écoles, sur la santé, sur la recherche, sur la culture.

Monsieur le Premier ministre, votre politique c’est de l’escroquerie : elle revient à prendre aux Français en les trompant. Vous mentez aux Français, pour leur demander toujours plus !

Surtout, vous continuez de chouchouter les 1 % les plus riches du pays, qui n’ont jamais gagné autant d’argent que grâce à vous. Ce chiffre en atteste à lui seul : depuis 2018, les actionnaires des sociétés du CAC40 se sont versés 411 milliards d’euros en dividendes et rachats d’action ! 411 milliards d’euros !

C’est le pouvoir d’achat des étudiants, des travailleurs et des retraités qu’il faut protéger. C’est dans l’école, la santé et l’écologie qu’il faut investir !

Mettrez-vous enfin à contribution les grandes fortunes et les dividendes records versés par les grands groupes ?
Mme la présidente

La parole est à M. le Premier ministre.

M. Gabriel Attal, Premier ministre

Depuis un peu plus de deux ans, la France – comme tous les pays européens – traverse une crise inflationniste. C’est une réalité, cette crise frappe l’Europe entière et même le monde entier.

Même si nous déplorons tous la situation, j’aurais aimé que vous reconnaissiez que la protection qu’offre la France à ses concitoyens contre l’inflation n’a pas d’équivalent en Europe.

M. André Chassaigne

La protection du CAC40 !

M. Gabriel Attal, Premier ministre

Cette réalité est incontestable ! Nous avons créé un bouclier tarifaire, nous avons pris des mesures d’urgence pour soutenir le pouvoir d’achat, mais nous aurions aimé recevoir votre soutien. Nous ne l’avons pas trouvé et la majorité a donc pris seule ses responsabilités.

M. André Chassaigne

C’est parce que nous ne voulons pas de la politique du chèque !

M. Gabriel Attal, Premier ministre

Vous me parlez de mise à contribution des plus aisés, mais je tiens à rappeler que la France n’est un paradis fiscal pour personne. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR-NUPES.)

M. André Chassaigne

Mais ce n’est pas possible d’entendre ça !

M. Gabriel Attal, Premier ministre

En France, 10 % des contribuables paient 70 % de l’impôt sur le revenu. La France est le seul pays de l’Union européenne à disposer d’un impôt sur la fortune, en l’occurrence l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). En outre, elle s’est dotée d’une taxe spéciale sur les hauts revenus et de plusieurs autres mécanismes permettant de les taxer spécifiquement.

M. Fabien Roussel

Mais ceux qui les perçoivent n’ont jamais possédé autant d’argent ! Et la flat tax alors ?

M. Gabriel Attal, Premier ministre

Avons-nous été confrontés à quelque opposition lorsqu’il a été question d’aller chercher des profits indus, tirés de la spéculation sur l’inflation ?

Au contraire ! Je vous rappelle que la majorité est parvenue à faire voter une contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens et des pétroliers. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)

C’est aussi la majorité qui a assumé la mise à contribution des revenus des grands laboratoires de biologie médicale qui, pendant la crise du covid-19, ont retiré des tests payés par la sécurité sociale un chiffre d’affaires cumulé de 7 milliards d’euros. Oui, cette majorité a assumé d’aller chercher les revenus indus !

Dans les prochaines semaines, nous travaillerons avec plusieurs parlementaires de la majorité sur un dispositif inspiré de la taxation des rentes inframarginales des énergéticiens ou des profits indus liés à la spéculation dans le cadre de l’inflation, mais pas pour mettre à contribution le livret A ou l’épargne des Français, comme j’ai pu le lire ici ou là.

La différence entre nous et les oppositions au sein de cette Assemblée, c’est que nous ne nous en prendrons jamais aux Français qui travaillent et au fruit de leur épargne, aux Français…

M. Fabien Roussel

Et que faites-vous de ça ?(M. Fabien Roussel brandit le même document.)

M. Gabriel Attal, Premier ministre

qui ont travaillé toute leur vie ! Voilà la véritable différence entre vous et nous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE. – Vives protestations sur les bancs du groupe GDR-NUPES.)

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