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Questions au gouvernement

Crise financière

M. le président. La parole est à M. Roland Muzeau, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Roland Muzeau. Monsieur le Premier ministre, on chiffre aujourd’hui à 30 000 milliards de dollars le fiasco du capitalisme à l’échelle mondiale. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous êtes aussi responsable de ce gâchis.
N’avons-nous pas entendu le Président en campagne ambitionner de développer le crédit hypothécaire pour les ménages, les subprimes à la française ?
N’avons-nous pas entendu que notre système de retraite par répartition était dépassé, qu’il fallait privilégier les fonds de pension et l’assurance du risque dépendance par le privé ?
C’est aussi la loi TEPA, le bouclier fiscal, les 15 milliards de cadeaux aux plus fortunés.
Les résultats, nous les connaissons : les prédateurs ont semé les germes de la misère mondialisée.
Vos champions, monsieur le Premier ministre - élites, banquiers, experts, organismes de notation, gendarmes de la bourse - sont tous au tapis, tous coresponsables de ce système.
Vous prêtez des centaines de milliards d’euros aux banques et aux fauteurs de crise, mais n’exigez pas que l’État prenne des minorités de blocage. Oui, les député-e-s communistes et républicains ont eu raison de voter contre votre plan.
Rien, en revanche, pour les deux millions de Français surendettés, les retraites, le SMIC, les salaires ; rien pour l’emploi et l’économie réelle. Mais la chasse aux chômeurs est ouverte.
Renault, PSA, la SNECMA, la Redoute, la CAMIF, ArcelorMittal, les heures supplémentaires, le travail le dimanche ou le recours au CDD, outils de flexibilité indispensables au néolibéralisme sont plus que jamais d’actualité.
M. Éric Diard. C’est du charabia !
M. Roland Muzeau. Notre pays est entré en récession. La situation exige des réponses nouvelles, telles que l’abandon définitif de la privatisation de La Poste, la création d’un pôle financier public avec la Caisse des dépôts et consignation et la Banque postale, une autre utilisation de la trentaine de milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales au service de l’emploi, des salaires, des retraites, des minima sociaux, la suppression des niches fiscales.
Monsieur le Premier ministre, par-delà les mots allez-vous passer aux actes et vous ranger à l’exigence que le travail doit être mieux rémunéré que le capital ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, secrétaire d’État chargé de l’industrie et de la consommation, porte-parole du Gouvernement.
M. Luc Chatel, secrétaire d’État chargé de l’industrie et de la consommation, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, j’ai entendu beaucoup de caricatures assez éloignées de ce qu’est la crise économique que traversent toutes les économies du monde. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
Il s’agissait en priorité d’éviter le cataclysme lié à la crise financière ; tel a été l’objet du plan qui a été concerté au niveau européen à l’initiative de Nicolas Sarkozy et qui a permis de relancer, par des liquidités, le crédit interbancaire.
Il fallait, non sauver les banques, mais les épargnants, les déposants qui avaient besoin de ces liquidités. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
M. Maxime Gremetz. Ce sont les spéculateurs que vous avez sauvés !
M. Luc Chatel, secrétaire d’État. Qu’auriez-vous dit si le Gouvernement n’avait pas permis l’accès à ce crédit, ni aux épargnants de récupérer leurs liquidités ? C’était la priorité et c’est ce que nous avons mis en œuvre.
Parallèlement, il fallait agir sur la situation économique. C’est ce qu’a annoncé le Président de la République la semaine dernière en prenant des mesures extrêmement fortes, attendues par notre industrie.
Je pense notamment à la réforme de la taxe professionnelle qui pèse sur nos investissements. Dorénavant, les nouveaux investissements seront exonérés de cet impôt. C’est un signal fort que nous envoyons en direction des nouveaux investisseurs ou de ceux qui sont présents sur notre territoire.
Je pense aussi au fonds qui a été créé et qui permettra de soutenir nos grands groupes industriels qui en ont aujourd’hui besoin...
M. Maxime Gremetz. Renault !
M. Luc Chatel, secrétaire d’État. ...dans une compétition sévère et une crise économique mondiale.
Enfin, le Président de la République a annoncé, aujourd’hui, des mesures en faveur de l’emploi, parce que, dans les moments difficiles que nous traversons, notre politique doit aussi se tourner vers ceux qui en ont le plus besoin. C’est l’objet de ces mesures qui s’ajoutent à la mise en place du RSA et à la revalorisation de certains minima sociaux.
Vous le voyez, nous avons réagi à la fois à la crise financière, à l’investissement dans notre pays et en faveur des plus fragiles de nos concitoyens.
M. André Gerin. Démagogie !
M. Luc Chatel, secrétaire d’État. Volontarisme et détermination : tels sont les moteurs de la politique menée par le Gouvernement face à la crise financière que nous traversons. (Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.)

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Roland
Muzeau

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