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Questions au gouvernement

Des moyens pour l’hôpital public

le 16 juin, partout en France, les soignants vont vous demander des comptes. Depuis plus de deux ans, vous entendez leurs revendications mais vous les ignorez : augmentation des salaires, création d’emplois, augmentation des capacités hospitalières.

Le Gouvernement a réagi en urgence aux demandes de soutien du secteur privé, certes en sollicitant des contreparties, tandis que notre système de santé public, lui, a d’ores et déjà tout donné sans rien recevoir, sinon des hommages mérités mais si appuyés qu’ils ont parfois mis mal à l’aise les soignants eux-mêmes.

Après vos décisions contestées concernant le don de jours de congé entre salariés et un système de primes insatisfaisant, il est temps d’apporter des réponses durables. Vous avez déjà toutes les cartes en main, Ségur ou pas. Les députés communistes vous demandent donc fermement de rendre enfin votre action crédible en révélant sans délai ce que vous mettez sur la table des négociations, pour faire sauter le verrou de l’austérité à l’hôpital public. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI ainsi que sur quelques bancs du groupe SOC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Votre question, monsieur Wulfranc, me permet d’aborder les sujets de l’hôpital public et de la valorisation des soignants, qui, jour après jour, semaine après semaine, ont sauvé des vies. Ils attendent à présent beaucoup de l’État, à juste titre et, à juste titre, ils recevront beaucoup. Les propos du Président de la République, ceux du Premier ministre à l’occasion de l’ouverture du Ségur de la santé, témoignent de la volonté des pouvoirs publics de reconnaître à leur juste valeur celles et ceux qui prennent soin de nous lorsque nous avons besoin d’eux.

L’heure est venue de valoriser les soignants hospitaliers, mais aussi de s’interroger sur la manière dont nous pourrions tirer profit des acquis de la crise du covid, de la formidable capacité d’innovation, de l’ingéniosité, du génie de nos soignants. Qu’ils exercent en ville, à l’hôpital, dans les structures médico-sociales, ils ont réussi à faire sauter des verrous, des carcans, afin de faire évoluer de l’intérieur un système de santé que l’on disait sclérosé par endroits, trop pyramidal, organisé en silos – médecine hospitalière et médecine de ville, secteur sanitaire et secteur médico-social.

Comme d’autres, nous aurions pu nous donner six mois ou un an, lancer des missions en vue d’établir un diagnostic. Ce n’est pas le choix que nous avons fait.

Nous nous sommes laissé un mois pour obtenir, depuis les territoires, les retours d’expérience de ceux qui ont vécu la crise, pour qu’ils puissent nous renseigner, nous informer, nous enrichir. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Nous menons en bonne et due forme des négociations salariales – je sais que vous y êtes sensible, monsieur Wulfranc – portant non seulement sur la revalorisation des salaires, mais aussi sur la gestion du quotidien, la qualité de vie au travail, la formation, l’évolution des métiers et des carrières, et la nécessaire transformation de notre système de santé. Croyez-moi, nous avançons vite : l’envie d’aboutir est collective, partagée par tout le monde autour de la table. Je sais d’ailleurs gré aux parlementaires de tous les groupes, sénateurs comme députés, de venir participer activement au Ségur. Nous avons besoin, j’ai besoin de votre retour d’élus de terrain pour nous guider dans la gestion de l’après-crise. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. Hubert Wulfranc.

M. Hubert Wulfranc. Admettez, monsieur le ministre, que nous autres parlementaires sommes en droit d’attendre dès à présent des ordres de grandeur. De combien sera l’augmentation : 100 euros, 300 euros ? Quels plans d’investissement, à quelles hauteurs ? Donnez-nous des fourchettes, donnez-nous un calendrier, que nous ne nous retrouvions pas en septembre face à des décisions définitives que nous ne saurions apprécier ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI ainsi que sur quelques bancs du groupe SOC.)

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