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Questions au gouvernement

Grand débat

Le mouvement populaire qui s’est levé face à la politique du Président mise en œuvre par votre majorité, monsieur le Premier ministre, semble se solder, curieusement, par un timide retour de confiance de l’opinion en votre faveur.
Les députés communistes souhaitent donner leur interprétation de ce paradoxe. Vous gérez cette crise avec une extrême dureté, cadenassant la consultation des Français par l’éviction de la Commission nationale du débat public – CNDP – pour qu’aucune des revendications sociales ne soit prise en compte. (« Oh ! » sur les bancs du groupe LaREM.)
Les quelques mesures prises sont financées par le budget national, sans que les profits du capital et des plus riches ne soient touchés.
Ne faut-il donc pas voir, dans ce petit retour en grâce, la reconnaissance des classes supérieures – par exemple du patronat français, très discret en ce moment –, toutes contentes d’être épargnées par la tourmente ? Ne faut-il pas y voir la reconnaissance des plus aisés, qui veulent de la fermeté à l’encontre de ceux qui bousculent leurs privilèges, leur cassette obtenue par la suppression de l’ISF, bref, la réaction des électeurs de droite, qui s’agrègent un peu plus largement autour de vous ? En somme, vous êtes bien de droite, et vous le démontrez sans ambiguïté. (« Non ! » sur les bancs du groupe LR.)
C’est pire que Sarkozy, entendons-nous chez nous : cela vous permet de vous retaper un peu la gaufrette ! (Rires et exclamations sur les bancs du groupe LaREM. – M. Claude Goasguen applaudit.)
L’insincérité du débat, et les conclusions de droite que vous entendez en tirer en matière de retraite ou de service public de la santé, ne préparent-elles pas une grande désillusion pour une majorité de nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI, ainsi que sur quelques bancs du groupe SOC.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire. Vous avez mis en cause, monsieur Wulfranc, la sincérité du grand débat. (Exclamations sur les bancs du groupe LR et parmi certains députés non inscrits.) Cette sincérité, ce sont les 1,2 million de visiteurs du site qui lui est dédié ; ce sont plus de 2 500 réunions locales, et même 3 000 maintenant (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur plusieurs bancs du groupe MODEM) ; ce sont les 500 000 contributions directes qui nous sont remontées, dont 300 000 réponses aux questions et près de 200 000 contributions ouvertes (Exclamations sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe GDR) ; ce sont des citoyens qui débattent dans les grandes villes, dans les campagnes, dans tous les départements de France et s’approprient les thèmes de ce débat : la démocratie et la citoyenneté, la justice fiscale et les impôts, les dépenses publiques, le service public et la transition écologique.
Oui, nous sommes fiers d’organiser ce débat et cette concertation inédite. (Exclamations sur les bancs des groupes LR et GDR.) La CNDP a décidé de ne pas y donner suite, sa présidente ayant démissionné de ses fonctions dans ce cadre.
Ce grand débat, nous l’organisons sous le contrôle de cinq garants, que nous rencontrons régulièrement, comme nous l’avons fait ce matin même. (Exclamations continues sur les bancs du groupe LR.)
Il anime les Français, qui l’ont plébiscité. Nous le conduirons donc à son terme, et prendrons les décisions qui conviennent. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur plusieurs bancs du groupe MODEM.)

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