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Questions au gouvernement

Journée internationale de lutte contre le sida

M. le président. La parole est à Mme Marie-George Buffet, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
Mme Marie-George Buffet. Monsieur le ministre du travail, de l’emploi et de la santé, l’immense travail des chercheurs - et je veux à mon tour saluer le professeur Rozenbaum -, la compétence des soignants et l’engagement des associations ont permis de grandes avancées dans la lutte contre le sida. Après des années de plomb, un formidable espoir s’est levé.
Mais cette journée nous rappelle que, face au VIH, l’heure reste à la mobilisation : mobilisation pour la prévention et pour de nouveaux progrès dans les traitements et dans l’accès à ceux-ci.
Toutes les auditions du groupe d’études sur le sida que j’ai l’honneur de présider montrent qu’il est possible de marquer maintenant des points décisifs contre la maladie. C’est possible si des moyens supplémentaires sont dégagés rapidement et si tous les obstacles à l’accès aux soins sont levés.
Monsieur le ministre, c’est dans ce contexte qu’avec mes collègues je vous interroge sur les objectifs de votre gouvernement, car la France est, et peut être encore davantage, un repère dans ce combat.
Il faut impérativement dégager des moyens en allant vers un doublement de notre participation au Fonds mondial et en faisant le nécessaire pour développer le dépistage systématique ; lever les barrières dans l’accès aux soins en maintenant et en développant partout à l’hôpital public les accueils spécialisés, pour toutes et tous, sans discrimination - je pense notamment à l’accès à l’AME.
Il faut aussi retirer, comme le demandent les plus hautes instances de lutte contre sida, l’article 37 octies de la LOPSSI, qui criminalise le dépistage ; assurer la prévention dans les enceintes pénitentiaires avec, par exemple, l’échange des seringues, pour éviter de nouvelles contaminations. Enfin, alors que la maladie se féminise, il faut accorder des moyens supplémentaires aux associations qui agissent pour développer l’accès au préservatif féminin et faire reculer les logiques de domination patriarcale.
Monsieur le ministre, ce chantier est exigeant, mais il est porteur de progrès humain. Quelle nouvelle étape la France va-t-elle franchir dans ce combat contre le sida ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé. Madame Marie-George Buffet, je sais l’engagement qui est le vôtre à la tête de ce groupe d’études qui rassemble députés de droite et de gauche pour lutter contre le sida.
M. André Wojciechowski. Nous en sommes !
M. Xavier Bertrand, ministre. Concernant l’accès aux soins, vous avez évoqué l’AME : vous savez que la tuberculose et le sida sont des pathologies pour lesquelles l’accès aux soins sera toujours possible - et je vous remercie d’acquiescer ici à mon propos.
Concernant notre engagement international, la France est le deuxième contributeur au monde et le premier par habitant. Nous entendons intensifier cet engagement et continuer de faire pression pour que d’autres pays s’engagent aussi massivement.
En effet, même si aux yeux de certains l’épidémie marque le pas, il ne doit pas en être de même des financements. Parce que 10 millions de personnes sont encore en attente de traitement, les progrès réalisés au plan international sont insuffisants et doivent être poursuivis.
Parmi les objectifs du plan 2010-2014 figure une réduction de 50 % du nombre de personnes infectées dans les cinq prochaines années, notamment grâce à la généralisation du dépistage. C’est un objectif ambitieux, mais nous sommes persuadés qu’avec les associations et les nouveaux centres associatifs chargés du dépistage, avec les médecins généralistes et l’ensemble de la population, nous pourrons marquer des points contre cette maladie.
Je crois comme vous que la prévention est un éternel combat. Et je dis oui au développement du préservatif féminin, que nous avons initié il y a quelques années. Il faut par ailleurs relancer les campagnes d’accès facile au préservatif, comme le préservatif à 20 centimes que j’avais lancé en son temps. Il faut faire œuvre de prévention auprès de toutes les populations, pour faire reculer cette maladie. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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Marie-George
Buffet

Députée de Seine-Saint-Denis (4ème circonscription)

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