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Questions au gouvernement

Le Gouvernement obéira-t-il à la volonté du peuple plutôt qu’au Medef ?

Monsieur le Premier ministre, en 2019, des millions de citoyens en Algérie, Argentine, Bolivie, Catalogne, Chili, Colombie, Équateur, Éthiopie, France, Guinée, Haïti, Hong-Kong, Irak, Iran, Liban, Soudan osent affronter leurs régimes et se soulèvent partout pour imposer eux-mêmes l’urgence sociale, l’urgence démocratique et l’urgence écologique.

Cette marée humaine est porteuse d’une dignité retrouvée : elle ne veut plus subir. Debout, face aux privilégiés et aux puissants que vous servez ! Debout, face au gardiens du capitalisme qui tentent d’instrumentaliser ces mouvements ! De Bagdad à Port-au-Prince en passant par La Paz ou Paris, la répression que subissent les peuples ne fait que renforcer leur détermination.

Une réforme ne peut être admise que si elle est comprise comme une avancée et partagée comme un progrès. Cette lame de fond citoyenne vient nous dire que le sacrifice de l’humain et de l’environnement au bénéfice des profits ou du maintien des pouvoirs en place n’est plus tolérable. Ces derniers mois, la colère s’exprime en France sur les ronds-points, dans les hôpitaux, les écoles et les entreprises. C’est le moment que vous avez choisi pour engager un grand chambardement des retraites qui réduira les pensions, alors que les gens disent déjà qu’ayant travaillé toute sa vie ou pas, on risque de finir dans la misère.

Est-ce là votre conception de la dignité et de la justice sociale ? Dans tous les pays, le ras-le-bol s’exprime. Il s’exprimera encore le 5 décembre prochain, lorsque ceux qui vivent de leur travail ou qui voudraient en vivre, les retraités, les étudiants se rassembleront pour s’opposer à votre projet nocif et pour défendre ensemble des propositions de remplacement progressistes. Les députés communistes s’en font l’écho. Le Gouvernement obéira-t-il à la volonté du peuple plutôt qu’au MEDEF ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Vous m’interrogez, monsieur le député, sur les mouvements de protestation que nous voyons se développer dans plusieurs pays, notamment au Vénézuéla, et sur la réponse que la France a vocation à leur apporter. Vous établissez également un parallèle avec la situation de notre pays.

Je voudrais d’abord vous rappeler un principe simple : partout, les populations doivent pouvoir exprimer librement leurs aspirations, dans un cadre démocratique, que ce soit par des processus électoraux ou en exerçant la liberté de manifestation. Nous y sommes particulièrement attachés, à l’étranger comme en France.

Ces expressions doivent évidemment avoir lieu dans le respect de l’État de droit et éviter toute forme de violence. Il serait opportun, monsieur le député, que cette conviction soit largement partagée sur les bancs de cette assemblée…

Ce principe, nous le défendons de manière universelle et nous considérons évidemment les adhésions qu’il suscite comme très positives, quelles que soient l’histoire et les situations des différents pays.

Nous observons également le principe du respect de la souveraineté de nos partenaires, qui ont la responsabilité d’apporter des réponses aux aspirations formulées par leur population.

Je ne puis souscrire au parallèle inacceptable que vous développez avec la situation française. Nous vivons dans un État de droit qui garantit la liberté de manifester, mais où les débordements, dans un sens comme dans l’autre, sont sévèrement punis par la justice. Je ne peux accepter que vous mettiez en doute la solidité de notre démocratie. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)

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