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Questions au gouvernement

Pouvoir d’achat

M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Candelier, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Jean-Jacques Candelier. Monsieur le Premier ministre, ne voyez-vous rien venir ? Entendez-vous, dans nos campagnes, mugir ces salariés si férocement saignés par vos douze mois de gouvernement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. ? Rires et exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
Des millions de citoyens, de nombreuses professions, n’acceptent pas les décisions iniques prises par la majorité depuis le début de la XIIIe législature, telles que le paquet fiscal, les modifications du code du travail, les réformes des retraites, de la santé, de l’éducation ou encore de la carte judiciaire, le recul du pouvoir d’achat, la casse des services publics.
M. Patrick Roy. Très bien !
M. Jean-Jacques Candelier. Au nom de la réduction du déficit imposée par l’Union européenne, le Président de la République et son gouvernement à la solde du MEDEF (Exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire) ont décidé de détruire tous les acquis obtenus en 1936, 1945, 1968 et au terme de bien d’autres rapports de force. Il ne se passe pas une journée sans mouvement de protestation : hier, les enseignants et les étudiants, les pêcheurs, les ouvriers portuaires, les agriculteurs (" La question ! « sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire), les buralistes, les routiers, les personnels médicaux ; aujourd’hui, de nouveau, les fonctionnaires et les cheminots, et des centaines de milliers de mécontents sont encore attendus le 17 juin.
Le revers électoral de mars 2008 ne vous aura pas suffi : vous maintenez le cap ! Pourtant, des solutions, des moyens existent pour répondre aux besoins de la population. ( » La question ! « sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) La révision à la hausse des salaires, la relance du pouvoir du d’achat sont indispensables quand sept millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Les exonérations de cotisations patronales atteignent 27 milliards d’euros par an. Les entreprises du CAC 40 ne se sont jamais aussi bien portées et les revenus de leurs dirigeants ont augmenté de 58 % en 2007 !
M. le président. Quelle est votre question, monsieur le député ?
M. Jean-Jacques Candelier. Ma question sera la suivante : qu’attendez-vous, monsieur le Premier ministre, pour vous montrer à la hauteur des attentes de notre peuple ? Ne pensez-vous pas que votre bilan économique, dont c’est le premier anniversaire, ne mérite qu’un carton rouge ? (Les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine brandissent un carton rouge et M. Candelier donne un coup de sifflet. - Exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi.
Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Il est fort dommage, monsieur le député Candelier, que vous entonniez toujours la même chanson, toujours le même refrain, celui du verre toujours à moitié vide. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire. ? Exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Je voudrais, pour ma part, vous parler aussi du verre à moitié plein...
M. Maxime Gremetz. Plein pour les riches !
M. Jean-Paul Lecoq. Mais vide pour les pauvres !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. ...même si, et c’est notre responsabilité collective, nous faisons face à une situation économique internationale difficile. Et que faisons-nous ? nous essayons de procurer à l’ensemble des Français, plus de pouvoir d’achat, plus de bien-être...
M. Maxime Gremetz. Aux riches !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. ...grâce d’abord à plus de travail.
M. Maxime Gremetz. Arrêtez le pipeau !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Faut-il vous rappeler que la loi du 21 août 2007 a permis de majorer les heures supplémentaires,...
M. Roland Muzeau. Seuls les patrons peuvent augmenter le nombre des heures supplémentaires !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. ...de réduire l’impôt en cas d’accession à la propriété et de diminuer les droits de succession ?
Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. C’est toujours la même chanson !
M. Patrick Roy. Répondez à la question !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Je ne vous entends pas non plus parler des efforts que nous déployons, qu’il s’agisse de la prime à la cuve pour les ménages les plus modestes, à laquelle le groupe Total a décidé de renforcer sa participation,... (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)
M. Roland Muzeau. Madame est trop bonne !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. ...ou des mesures visant à limiter l’augmentation des loyers en l’indexant sur l’indice des prix à la consommation. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Je ne vous entends pas davantage parler des pressions à la baisse que nous exerçons sur les prix en réactivant le jeu de la concurrence.
M. Jean-Paul Lecoq. On voit le résultat !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. C’est ainsi que nous arriverons à faire baisser les prix. (Vives exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. le président. Monsieur Gremetz, je vous en prie !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Nous sommes également déterminés à ne pas augmenter les prélèvements obligatoires, et même à les réduire.
M. Maxime Gremetz. Pour les riches !
Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Il est trop facile en effet de faire marcher la machine à déficit à coups de solutions archaïques. ( » Les cadeaux fiscaux ! " sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Voilà la stratégie que nous poursuivons, monsieur Candelier : rigueur budgétaire et vigueur de la croissance. C’est indispensable si nous souhaitons permettre à la France de garder son rang dans le contexte économique actuel. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. le président. Si vous pouviez vous calmer, monsieur Gremetz, ce serait beaucoup mieux pour entendre les questions et les réponses...

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Jean-Jacques
Candelier

Député du Nord (16ème circonscription)

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