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Questions au gouvernement

Réforme des retraites

M. le président. La parole est à M. Jean-Claude Sandrier, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Jean-Claude Sandrier. Ma question s’adresse à M. le Premier Ministre.
Aujourd’hui, des millions de nos concitoyens sont en grève, des millions manifestent,... (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Philippe Meunier. Des milliards !
M. Jean-Claude Sandrier. ...plus nombreux encore qu’en septembre, et 70 % des Français sont contre votre projet de loi sur les retraites. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Philippe Meunier. 150 % !
M. Jean-Claude Sandrier. Parce que vous avez choisi de rester « droit dans vos bottes », vous êtes entièrement responsable de cette situation.
Nos concitoyens ont compris que votre projet non seulement était injuste mais qu’il demandait toujours aux mêmes de faire un effort pendant qu’une petite minorité continue de se goinfrer de milliards d’euros. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Devant la prise de conscience de tout un pays, votre surdité et vos arrogantes certitudes confinent au mépris. Après avoir usé d’arguments qui ne trompent plus personne, il vous en reste un : l’alibi de la crise. Mais alors, si c’est la crise qui rend urgent de traiter la question des retraites, il faut faire payer ceux qui en sont responsables (Mêmes mouvements) : les marchés financiers, les spéculateurs, ceux qui étranglent l’emploi et les revenus du travail pour se payer des rendements financiers de huit, neuf, dix fois le taux de l’inflation.
M. Patrick Roy. Faites payer Liliane !
M. Jean-Claude Sandrier. Or, ceux-là, non seulement vous n’y touchez pas, mais vous vous couchez devant eux ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
La solution pour le financement des retraites passe par une autre répartition des richesses. En dix ans, la richesse du pays s’est accrue de 33 % alors que les cotisations sociales n’ont progressé que de 19 % et que les revenus financiers ont explosé de 143 % ! Oui, il faut frapper la rente pour mieux rémunérer le travail et favoriser l’emploi.
Monsieur le premier ministre, il ne vous reste que deux solutions : retirer votre texte dont les Français ne veulent pas ou le soumettre à référendum. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.
M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique. Monsieur le député, 100 % des Français aujourd’hui estiment qu’il faut faire quelque chose pour sauver le régime par répartition des retraites, qu’il faut agir pour le rendre pérenne. C’est ce que nous faisons.
Le Premier ministre l’a dit, c’est difficile, bien sûr, parce que cela demande des efforts à chacun selon ses capacités. Le premier effort, c’est de travailler plus longtemps. Dans tous les pays du monde, les travailleurs ont accepté de travailler plus longtemps, tout simplement parce que nous vivons plus longtemps. La réponse du gouvernement français, de l’Assemblée nationale et, demain, je l’espère, du Sénat, est raisonnable et responsable. Travailler deux ans de plus, porter l’âge légal de la retraite à taux plein de soixante à soixante-deux ans, c’est raisonnable au regard de ce qu’ont fait d’autres pays. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Nous devons aussi apporter des recettes supplémentaires à nos régimes de retraite, et nous le faisons : 4 milliards d’euros de recettes supplémentaires proviennent ainsi de la taxation des patrimoines des contribuables les plus aisés, de leur impôt sur le revenu et de la taxation des revenus du capital,...
M. Christian Eckert. Menteur !
M. Éric Woerth, ministre du travail. ...mais aussi de la taxation des entreprises à travers la réduction des avantages liés aux allégements de charges.
Cette réforme est équilibrée mais elle est juste aussi, contrairement à ce que vous avez affirmé, monsieur le député.
M. Maxime Gremetz. Scandaleux !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Elle est juste parce que nous permettons à ceux qui ont commencé à travailler tôt de partir plus tôt, parce que nous permettons à celles des mères de trois enfants qui sont nées entre 1950 et 1955 et qui n’ont pas assez de trimestres de continuer à partir à soixante-cinq ans à taux plein. Notre réforme est juste, elle est efficace et elle est responsable ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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Jean-Claude
Sandrier

Député de Cher (2ème circonscription)

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