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Questions au gouvernement

Retraites : le retrait est la seule voie possible !

Voilà plusieurs semaines, monsieur le Premier ministre, que vous vous obstinez à nous faire accepter une réforme des retraites pourtant très largement rejetée.

Nous vivons une crise historique par son ampleur et par sa longueur. Tant de professions ont fait leurs comptes qu’elles seront encore plus mobilisées les 9, 10 et 11 janvier prochains.

Vous n’avez qu’une obsession en tête : faire travailler plus longtemps nos enfants et les pousser à la capitalisation. Or les salariés, les jeunes, ont besoin d’un système qui leur garantisse un niveau de vie digne après une vie au travail, et la possibilité de partir en retraite en bonne santé. Ils exigent que la pénibilité soit prise en compte, que les femmes touchent autant que les hommes et que celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie puissent toucher, au minimum, une pension égale au SMIC.

Vous avez reçu des syndicats et des forces de gauche de nombreuses propositions qui répondent à ces demandes, sans casser notre modèle social ni aller nous vendre à des fonds de pension américains. Il suffirait d’élargir les cotisations aux revenus du capital, de réaliser tout de suite l’égalité salariale entre femmes et hommes, d’utiliser les fonds de réserve, de créer des emplois et d’augmenter les salaires. Tout est possible, l’argent existe. Allez le chercher du côté du CAC 40 et des GAFA, du côté du capital, qui n’a jamais été autant exonéré fiscalement ! (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM. – Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe FI.)

Mettez ces propositions au cœur d’une vraie conférence sociale, porteuse de progrès pour tous ! Vous savez que les communistes ont toujours été au cœur des grandes réformes quand toute la société progressait, comme avec la création de la sécurité sociale. Mais, dans la situation présente, nous appelons à amplifier les mobilisations pour le retrait de votre projet. N’est-ce pas la seule voie pour pouvoir étudier toutes les propositions, dans la sérénité et dans l’apaisement que nous voulons tous ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR, ainsi que sur plusieurs bancs des groupes FI et SOC.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des retraites.

M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites. J’ai entendu les inquiétudes que vous inspire la capitalisation. Comme elles avaient déjà été exprimées tout à l’heure sans que je puisse y répondre dans le temps imparti, je le ferai maintenant.

Mme Marie-George Buffet. Répondez à M. Roussel !

M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. Sur le fond, j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un mauvais procès, monsieur le député. D’un côté, on nous reproche d’aller jusqu’à trois plafonds de la sécurité sociale – 120 000 euros par an – pour faire fonctionner le régime universel. Certains m’ont même dit que c’était digne de la Corée du Nord.

M. Jean-Paul Dufrègne. Il y en a, de l’argent !

M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. Dans le même temps, vous nous dites que nous ouvrons le dispositif à la capitalisation. Quand les critiques sont aussi extrêmes, je me dis que je dois être dans le vrai.

Pourquoi le Gouvernement pense-t-il qu’il est dans le vrai ? Tout simplement parce que, avec les trois plafonds – je crois que nous pourrions en être d’accord, monsieur Roussel – nous ferons bénéficier du dispositif 99 % des actifs. C’est en cela que nous constituons un système solide : il concerne l’immense majorité des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

C’est ce qui lui donnera sa solidité dans le temps et le prémunira, dans la durée, des aléas économiques et démographiques.

M. Stéphane Peu. Répondez à la question !

M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. C’est là un élément qui doit vous rassurer, comme il rassure nombre de nos concitoyens.

M. André Chassaigne. Répondez à la question !

M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État. Quant à la pénibilité, que vous évoquiez, vous savez sans doute que Muriel Pénicaud a débuté ce matin des concertations avec les partenaires sociaux afin d’examiner comment nous pouvons contribuer à ce que les seniors prennent toute leur place dans l’entreprise et puissent continuer à y œuvrer de manière épanouissante et fructueuse pour les uns et les autres. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)

M. Jean-Paul Dufrègne. On n’est pas du même monde, vous êtes du monde des riches !

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