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Garantir la continuité de la représentation des communes au sein des conseils communautaires

Le texte que nous examinons ce matin vise à corriger quelques imperfections du code électoral qui, au fur et à mesure des divers textes qui ont introduit et affirmé la parité au moins aux élections municipales, a déjà opéré de grandes avancées en ce domaine. La parité, c’est un principe, un engagement que les députés communistes ont porté de tout temps, allant même jusqu’à présenter des candidates avant que les femmes aient obtenu le droit de vote. N’oublions pas non plus que c’est Fernand Grenier, député communiste, qui dépose un amendement à l’assemblée consultative provisoire, le 21 avril 1944, pour que le droit de vote et le droit de se porter candidate leur soit enfin appliqué.

Cette brève contextualisation étant faite, je tiens à dire que la proposition de loi visant à garantir la continuité de la représentation des communes au sein des conseils communautaires semble de bon sens, comme vous dites, monsieur le ministre. Je comprends bien cette volonté d’assurer la représentation démocratique et ainsi de respecter le vote et les choix de nos concitoyens. Comme la rapporteure, je n’ai pas à aller très loin dans mes souvenirs pour illustrer mon propos. Maire de Vierzon et vice-président de la communauté de communes Vierzon Sologne Berry jusqu’à il y a un an, j’ai été confronté à une situation qui justifie cette proposition de loi : l’opposition municipale a obtenu sept sièges sur trente-cinq à l’issue du scrutin de mars 2022, soit quatre hommes et trois femmes, et le fléchage vers l’EPCI permettait à cette liste d’opposition d’y obtenir quatre sièges à parité hommes-femmes en tant que conseillers communautaires ; mais celle-ci est aujourd’hui composée de six hommes et d’une seule femme, ce qui a pour conséquence la vacance d’un poste de conseillère communautaire.

Il pourrait sembler séduisant de pallier cette vacance par un élu de sexe différent, et il est vrai que des cas comme celui-ci pourraient être réglés, assurant ainsi la représentation démocratique. Mais faut-il rendre responsable d’une telle situation les imperfections de la loi ? N’est-ce pas plutôt la marque de l’impéritie d’une équipe à assurer la parité dans ses rangs ? Si nous comprenons la volonté des sénateurs de régler le problème par ce texte, ne soyons pas dupes : il pourra exister, de manière très marginale, des stratégies d’évitement de la parité. Le groupe GDR-NUPES ne s’opposera cependant pas à ce texte, même s’il trouve dommage qu’il rogne un petit peu sur la stricte application de la loi sur la parité en matière d’élections.

Permettez-moi de conclure par une petite digression concernant les collectivités locales, monsieur le ministre. Je tiens à attirer votre attention avec la plus grande solennité sur les charges que le Gouvernement fait aujourd’hui peser sur le bloc communal. Même si nous comprenons la nécessité d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires, cette dépense s’ajoute à celles effectuées en matière d’énergie et aux autres charges. Les communes et le bloc communal sont vent debout contre une telle accumulation ; aucune compensation n’étant prévue, l’Association des maires de France ne participera pas aux assises des finances publiques de lundi. La colère gronde et il faudra bien que nous adoptions collectivement le principe de l’indexation de la dotation globale de fonctionnement (DGF), comme nous l’avions proposé lors de notre niche parlementaire.

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