Interventions

Discussions générales

Pn visant à rendre effectifs les soins palliatifs sur tout le territoire national

Le 26 novembre 2004, l’un de mes prédécesseurs, Michel Vaxès, monte à la tribune et déclare : « Sitôt le texte adopté, ce que je souhaite, il restera au Gouvernement à mettre très rapidement en œuvre nos recommandations… ». Mme la secrétaire d’État aux personnes âgées, Catherine Vautrin, est au banc et répond : « Bien sûr ! ». M. Michel Vaxès poursuit : « en dégageant les moyens matériels nécessaires et en actualisant les formations. La bonne application de la proposition de loi en dépend. »

Le 19 novembre 2009, Michel Vaxès se trouve de nouveau à la tribune : « L’urgence, pour nous, est d’obtenir que l’État leur donne les moyens de s’exprimer pleinement et partout. C’est loin d’être le cas. C’est pourtant à cette exigence qu’il faut impérativement répondre. »

On pourrait multiplier les citations et les rappels à l’ordre. À chaque fois, nous sommes regardés avec un air de profonde compréhension, et puis plus rien. Si bien que nous en sommes toujours au point de la proposition de résolution.

Les soins palliatifs savent soulager la souffrance ; ils accompagnent la maladie grave que l’on ne peut guérir. Ils constituent un droit, qu’il est particulièrement indécent de ne pas honorer, parce qu’il manifeste la présence indéfectible de la société et, partant, de la communauté humaine aux côtés de celles et ceux qui souffrent.

Selon les chiffres de la Cour des comptes, en 2023, 150 000 personnes pouvant prétendre à des soins palliatifs en sont privées. On comprend, dans ce contexte, que puissent grandir d’autres façons d’aborder la fin de vie que celle en vigueur dans notre pays.

Alors même que le Gouvernement s’apprêterait à soumettre au Parlement un projet de loi sur la fin de vie, il n’y a pas eu d’évaluation récente sur l’effectivité des plans nationaux en la matière depuis 2019.

Cette situation particulière aux soins palliatifs n’est pas sans lien avec la crise de l’hôpital public, alors même qu’augmente le nombre de décès à domicile et en Ehpad et qu’est invoqué un « virage domiciliaire ».

Ce serait une grave méprise de considérer que les soins palliatifs sont une zone hors du soin et de la santé publique, qu’on pourrait traiter sans les personnels soignants. Enfin, il ne faudrait pas que l’adoption de cette résolution permette au Gouvernement de s’exonérer d’engagements chiffrés et précis, à la hauteur des besoins.

Le 8 décembre 2023, je suis monté à cette tribune pour le redire avec une certaine colère.

(Applaudissements sur les bancs des groupes GDR-NUPES et SOC.)

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