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Lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (CMP)

Je resterai dans la gestion et me livrerai, en tâchant de calmer les esprits, à un examen un peu « ran plan plan » du texte. (Sourires.)

Vous avez salué, madame la secrétaire d’État, un texte fidèle à la vision que le Gouvernement a voulu promouvoir, en oubliant cependant de préciser que le texte initial était assez modeste et dépourvu de véritable mesure fondatrice ; du moins est-ce notre analyse – vous constaterez que je suis charitable.

Nous étions, selon nous, très loin du coup d’accélérateur écologique promis par le Premier ministre dans son discours d’il y a un an et demi.

Ce texte de compromis comporte néanmoins des avancées concrètes… (« Ah ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Ces interruptions, chers collègues de la majorité, vont vous coûter cher en termes de temps de parole supplémentaire à mon bénéfice. (Sourires.)

Je mentionnerai, disais-je, la définition ou le renforcement d’objectifs dans le domaine de la politique des déchets, qu’il s’agisse des déchets ménagers ou issus des activités économiques, ainsi que la réduction du gaspillage alimentaire dans la distribution et la restauration collective. Nous saluons aussi, bien évidemment, l’extension des filières REP et les mesures visant à faire adopter aux personnes publiques un comportement exemplaire dans le domaine des politiques d’achats.

Nous regrettons toutefois, pour en rester à un propos « ran plan plan » (Sourires), que certaines dispositions aient été édulcorées lors de l’examen au Sénat, en particulier sur le suremballage ou – comme Guillaume Garot l’a dit – la création d’un fonds de réemploi et d’un fonds de réparation. Beaucoup de mesures ont donc été vidées de leur contenu. (Exclamations sur quelques les bancs du groupe LaREM. – Mme Stéphanie Kerbarh proteste.) C’est notamment le cas en matière d’information des consommateurs, qui fait la part belle à la dématérialisation, alors même que vous connaissez l’importance de la fracture numérique.

Nous regrettons surtout que le Gouvernement se soit échiné à imposer la mise en place d’une consigne pour recyclage des bouteilles en plastique. Nous demeurons fondamentalement hostiles à ce dispositif nuisible et coûteux, qui ne constitue pas une solution en ce domaine.

De même que la transition énergétique passe d’abord par la réduction de la consommation d’énergie, nous sommes devant l’exigence de réduire de manière drastique la quantité de déchets que nous produisons, en étant plus économes en ressources et en favorisant réellement le réemploi.

À l’issue de ce commentaire « ran plan plan », le verre apparaît-il plutôt vide ou plutôt plein ? Je pourrais être enclin à une certaine clémence (M. Hubert Wulfranc fait quelques pas sur la droite. – Rires), et à adopter une attitude positive face à un texte que vous présentez comme pragmatique. Après tout, pourquoi pas ?

Malheureusement (« Oh ! » et sourires sur les bancs du groupe LaREM), madame la secrétaire d’État, c’était sans compter sur l’interview que vous avez donnée au journal Le Figaro ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe LaREM.) Vous y êtes apparue pour ce que vous êtes : une secrétaire d’État dont l’optique est surtout libérale, et qui compte « décrypter » ce texte à Davos, au profit des grands patrons qui y seront réunis. (Nouveaux applaudissements sur les bancs du groupe FI.)

Vous présentez ces dispositions comme pragmatiques. Elles le sont, certes, mais seulement dans le sens où elles n’assureront qu’un changement technique, et nullement un changement de système économique.

Pour cela, il faudrait remettre en cause l’exploitation par le capital des ressources et du travail, ce que ce texte ne fait pas.

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Hubert
Wulfranc

Député de Seine-Maritime (3ème circonscription)

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