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Débat sur l’austérité dans la santé et la casse de l’hôpital public

Nous constatons tous qu’il existe un profond malaise dans les établissements de santé, les hôpitaux et les EHPAD. Nous entendons des cris de révolte et d’alerte. Des manifestations sont organisées depuis plus de deux ans. Nous constatons aussi que l’on ne répond pas forcément aux besoins et aspirations de ces personnels soignants : au cours de la seule année 2019, de septembre à octobre, quatre plans ont été mis en place pour le personnel soignant, sans résultat.

À présent, le Ségur de la santé est lancé à la suite de la crise du covid-19 et du mouvement de solidarité avec tous les personnels des hôpitaux et des EHPAD, de la femme de ménage au chef de pôle. Quelque chose de très grand et de très fort s’est exprimé. Comment le Ségur de la santé va-t-il répondre à toutes ces questions et aspirations ?

Les professionnels de la santé sont assez méfiants puisqu’ils manifesteront de nouveau le 16 juin et qu’ils organisent des mardis de la colère pour monter leur détermination à aller au bout de leur expression et de leur mobilisation jusqu’au moment où ils seront écoutés.

Combien d’argent mettez-vous sur la table pour répondre à toutes ces revendications ? (Mme Caroline Fiat applaudit.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Mme Christelle Dubos, secrétaire d’État. Monsieur le député, nous partageons nombre des constats de votre groupe sur ces sujets. Ce plan est en construction avec l’ensemble des acteurs et des parties prenantes du système de santé dans le cadre de cette grande concertation d’un mois qu’est le Ségur de la santé.

Notre ambition est notamment de tirer collectivement les leçons de l’épreuve que nous avons traversée et de faire le lien avec les orientations du plan « ma santé 2022 ». Au moyen de solutions fortes et concrètes, nous voulons bâtir les fondements d’un système de santé encore plus moderne et plus résiliant, toujours à l’écoute des professionnels, des usagers et des territoires.

Vous posez la question des moyens et du financement nécessaires pour faire vivre cette ambition : ils sont évidemment prévus. Je rappelle que le Ségur de la santé est guidé par deux objectifs principaux : transformer les métiers et revaloriser les personnels soignants. Il s’agit de définir une nouvelle politique de financement et d’investissement au service du soin. Les mots ne peuvent pas être plus clairs.

Vous comprendrez cependant que nous ne souhaitions pas préempter les concertations et les débats en cours, auxquels vous aurez d’ailleurs l’occasion de participer puisque des sessions de travail avec les parlementaires sont programmées. Elles permettront de débattre des différents piliers du Ségur de la santé sans exclure aucun sujet. La rémunération des professionnels de santé, le parcours professionnel, les carrières, le développement des compétences, les modalités d’exercice, mais aussi les modèles de financement, seront au cœur des débats. Comment sortir de la tarification à l’activité ? Quels sont les nouveaux leviers de financement de l’investissement ? Comme le ministre de la santé s’y est engagé, nous ferons connaître les résultats des discussions sur ces différents sujets au fur et à mesure de la concertation.

Miser sur le collectif, sur l’initiative des professionnels, sur le dialogue et les atouts de nos territoires est le choix de la majorité et du Gouvernement.

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