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Discussions générales

PLF 2013 (commission élargie) : Aide publique au développement

Je me rallie totalement aux propos, d’ailleurs parfois très critiques, de Jean-Paul Bacquet.
Je voudrais savoir, comme l’a demandé l’un de nos rapporteurs, si l’objectif de 0,7 % est maintenu et, s’il ne l’était pas, ce qui, politiquement, justifierait de changer d’orientation.
Je ne résiste pas au plaisir de constater qu’une unanimité se dégage dans cette assemblée autour de la taxe Tobin, dite taxe des transactions financières. Je me souviens d’un temps où l’on présentait la proposition d’instituer cette taxe comme une position ultragauchiste, de nature à mettre en cause le capitalisme mondial. Je tiens à rappeler qu’il y a chaque jour 6 000 milliards de transactions financières, ce qui permettrait de dégager des moyens pour aider les pays en grande difficulté. Il semblerait qu’il manque, au niveau mondial, entre 50 et 80 milliards pour atteindre l’objectif consistant à consacrer 0,7 % du RNB à l’aide au développement. N’oublions pas que, depuis 2008, 4 500 milliards ont été dépensés pour recapitaliser les banques et annuler la dette de certains pays. Quand on met côte à côte ces 50 à 80 milliards et ces 4 500 milliards, on voit bien que les pays développés, dits riches, pourraient apporter une aide importante aux pays en voie de développement.
En ce qui concerne l’Afrique, je pense qu’il faut que nous réfléchissions tous ensemble, de manière à avoir une vision nouvelle du devenir de ce continent. Certains pays ont vu leur taux de croissance augmenter, mais la situation est très inégale entre l’Afrique du Sud et les pays du Sahel. Reste que ce continent a de grandes capacités de développement et que nous devrions regarder avec intérêt la possibilité de l’aider à s’inscrire dans une croissance en développement.
On critique beaucoup les Chinois. On ne veut pas aujourd’hui d’une « Chinafrique », qui remplacerait la Françafrique. Cela étant, il est évident que les pays africains acceptent l’aide chinoise – si tant est qu’elle puisse leur permettre de se développer. Bien sûr, cette aide n’est pas dénuée d’arrière-pensées. Quoi qu’il en soit, nous devons considérer différemment, selon moi, la place que le continent africain pourra occuper, demain, dans la mondialisation.
Ce budget est en retrait. Il s’inscrit dans ce que d’aucuns appelleront la rigueur, la contrainte, et que moi j’appellerai l’austérité. Je noterai tout de même que je perçois une volonté du Gouvernement de travailler différemment avec la société civile, notamment avec les ONG. Je me félicite également de l’aide qui est apportée, ce qui est tout de même le fondement de notre action au plan mondial, à l’Afrique : la lutte contre le sida et le paludisme. Et je veux donner crédit au Gouvernement de s’inscrire, bien qu’il soit aujourd’hui dans une période de rigueur, dans une démarche plus progressiste en faveur des pays en voie de développement.
Voilà pourquoi le groupe GDR votera les crédits de ce budget.

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