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Questions au gouvernement

Licenciements boursiers

M. le président. La parole est à M. André Chassaigne, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. André Chassaigne. Monsieur le Premier ministre, notre pays compte 8,5 millions de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Quant aux demandeurs d’emplois, ils sont aujourd’hui bien au-dessus des 4 millions. Dans les deux cas, l’augmentation est constante.
Et tous, dans cet hémicycle, nous ne faisons que constater, chaque jour, des fermetures d’entreprise ou des suppressions d’emplois. La seule justification de ces désastres sociaux et humains est l’accroissement des profits pour le seul bénéfice des actionnaires et de dirigeants sans scrupules.
Quelques exemples complémentaires au cas déjà cité de M-Real.
À Thiers et Monistrol en Auvergne, un groupe indien devient propriétaire de la société métallurgique Precitum, et laisse à l’abandon les deux sites pour cause de rentabilité insuffisante : 210 salariés en perdition ; que leur dites-vous ?
À Riom, dans le Puy-de-Dôme, Cooper Sécurité décide de délocaliser en Roumanie 80 % de l’activité de sa filiale Luminox, alors que cette entreprise a réalisé, en 2010, 8,7 millions d’euros de bénéfice : 21 salariés sacrifiés ; que leur dites-vous ?
Je pourrais rappeler aussi la lutte des salariés de la Fonderie du Poitou, dans la Vienne : 480 familles dans l’angoisse du lendemain ; que leur dites-vous ?
Mme Delphine Batho. Très bien !
M. André Chassaigne. Je citerai encore le combat, dans les Bouches-du-Rhône, des 182 salariés de Fralib – Thé de l’Éléphant – contre Unilever, qui a fait le choix de délocaliser pour mieux gaver ses actionnaires. Que leur dites-vous…
De nombreux députés du groupe SRC. Rien !
M. André Chassaigne. …alors qu’ils sont en ce moment même devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence avec leur projet alternatif pour que soit annulé le plan qui les condamne ?
Ma question est donc simple : que dites-vous à toutes ces familles victimes des seuls intérêts financiers ou plutôt, monsieur le Premier ministre, que faites-vous ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
M. Albert Facon. Rien !
M. le président. La parole est à M. Éric Besson, ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique.
M. Éric Besson, ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique. Monsieur Chassaigne, l’industrie française, comme toute l’industrie européenne, connaît à la fois des restructurations et des créations. Vous avez cité un certain nombre de dossiers sur lesquels vous savez personnellement que l’État est extrêmement mobilisé. Je ne peux les reprendre un par un dans les deux minutes qui me sont imparties, mais j’ai eu l’occasion de m’en expliquer ces dernières semaines.
Je veux vous dire à quel point notre politique industrielle est claire. Elle a permis de baisser les charges qui pèsent sur l’industrie – je pense notamment aux taxes professionnelles –, de soutenir l’innovation et son financement – je pense aux actions d’OSÉO, du Fonds stratégique d’investissement, aux investissements d’avenir qui mobilisent 17 milliards d’euros en faveur de l’innovation. Tout cela, monsieur Chassaigne, commence à porter ses fruits. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
Vous connaissez les résultats d’un certain nombre d’entreprises, qu’il s’agisse de PMI ou de grands groupes qui remportent des marchés à l’export. Je pense à Alstom, à Airbus, à l’Oréal.
M. Henri Emmanuelli. L’Oréal ?
M. Éric Besson, ministre. Oui, l’Oréal et beaucoup d’autres !
Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, l’industrie a créé un peu plus d’emplois qu’elle n’en a détruits. Le solde est stabilisé, voire légèrement positif. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Depuis le début de l’année, la production industrielle a augmenté de 4 %. C’est plus que l’économie en général.
Enfin, chaque jour, ce sont 360 créations ou agrandissements d’usines dont bénéficient nos territoires.
Vous le voyez, monsieur le député, la situation de notre industrie mérite un diagnostic nuancé. Nous avons des faiblesses, mais nous avons aussi des forces, que nous essayons d’accroître avec beaucoup de détermination. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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André
Chassaigne

Président de groupe
Député du Puy-de-Dôme (5ème circonscription)

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