Actualités

Questions au gouvernement

Situation de l’emploi

M. le président. La parole est à M. Pierre Gosnat, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Pierre Gosnat. Monsieur le Premier ministre, le candidat Sarkozy avait promis de vaincre sur tous les fronts : emploi, relance économique, pouvoir d’achat, justice sociale. Or le pouvoir d’achat stagne, voire baisse, pour la majorité de la population. On compte plus de 4,5 millions de chômeurs ; en cinq ans, la France a perdu 400 000 emplois industriels,…
M. André Wojciechowski. Vous n’avez pas fait mieux !
M. Pierre Gosnat. …et vous avez supprimé 160 000 emplois publics. Pour la première fois, il est officiellement annoncé que notre pays entre en récession.
Alors, comme toujours, vous allez rétorquer que la crise est passée par là. Mais qui a intérêt à cette crise ? Qui souffle sur ses braises, sinon vous, qui êtes au pouvoir depuis dix ans, avec vos amis du MEDEF ? Qui, sinon tous ces gouvernements européens qui se sont engouffrés dans les tsunamis économiques et sociaux que sont les traités de Maastricht et de Lisbonne, que jamais les communistes n’ont votés ?
Oui, la crise est une tragédie pour les peuples, mais c’est un paradis pour une minorité de nantis ! Comment ne pas rappeler ici que les revenus moyens des dirigeants du CAC40 se situent à 2,5 millions d’euros, soit l’équivalent de 150 fois le SMIC ? Comment ne pas rappeler que le PDG de PSA gagne 9 000 euros par jour, alors qu’il s’apprête à liquider 5 000 emplois ?
Ma question est simple, monsieur le Premier ministre : quelle est donc cette société où les femmes et les hommes sont tant méprisés ? Pour vous aider à y répondre, et à quelques jours de Noël, je vais vous faire un cadeau, monsieur le Premier ministre : ce livre, L’humain d’abord, programme du Front de gauche, de Jean-Luc Mélenchon, qui est en rupture totale avec votre politique !
M. le président. Monsieur Gosnat, c’est interdit par le règlement ! Messieurs les huissiers…
M. Pierre Gosnat. J’en profite pour inviter toutes celles et tous ceux qui nous regardent à se le procurer et à l’offrir sans modération !
M. le président. Monsieur Gerin, rangez cela, s’il vous plaît ! Vous savez très bien que c’est interdit.
M. Pierre Gosnat. Quant à vous, monsieur le Premier ministre, ce sera un cadeau…
M. le président. La parole est à Mme Nadine Morano, ministre chargée de l’apprentissage et de la formation professionnelle, pour une réponse qui va bien entendu apaiser l’assemblée.
Mme Nadine Morano, ministre chargée de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Monsieur le député, la crise que nous traversons est grave et réelle. Si le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté dans notre pays, il a heureusement moins augmenté qu’au Royaume-Uni, en Espagne, ou dans d’autres pays de l’Union européenne. L’ensemble du Gouvernement est totalement mobilisé pour accompagner nos concitoyens dans cette crise ; nous sommes totalement mobilisés sur l’emploi.
Monsieur Gosnat, vous venez de nous dire que l’emploi vous préoccupe. Mais alors pourquoi le département du Val-de-Marne n’a-t-il pas signé la convention permettant de cofinancer les contrats uniques d’insertion pour les bénéficiaires du RSA ? (Huées sur les bancs du groupe UMP à l’adresse des membres du groupe GDR.)
M. Henri Emmanuelli. Zéro pointé, madame la ministre !
Mme Nadine Morano, ministre. Si l’emploi vous préoccupe, monsieur le député, soyez mobilisé, avec le Gouvernement, pour aider nos concitoyens, pour aider ceux qui sont dans les situations les plus fragiles et les plus précaires, pour leur permettre de retrouver un emploi.
Vous sortez le bâton contre le Gouvernement, alors que les Français attendent la mobilisation de tous.
M. Jean-Pierre Brard. Madame Sarah Palin, arrêtez d’aboyer !
Mme Nadine Morano, ministre. C’est cela qu’attendent nos concitoyens !
Nous avons, avec Xavier Bertrand, consacré 500 millions d’euros à la mise en place de contrats aidés et de formations. C’est cela qui est important !
M. Pierre Gosnat. Vous donnez cet argent aux patrons !
Mme Nadine Morano, ministre. Vous devriez dire aussi que nous avons de bons résultats, au lieu de nous dire que la crise est une tragédie. Nous, nous pensons que nous devons sortir de la crise.
M. Jean-Pierre Brard. Qu’on lui mette une muselière !
Mme Nadine Morano, ministre. Mais la bonne nouvelle, c’est que le nombre de contrats d’alternance a augmenté dans notre pays de 8,3 %. Nous attendons, d’ici à la fin de l’année, une augmentation de presque 10 %. Ce sont 50 000 jeunes qui n’auront pas connu le chômage, qui disposeront d’un contrat, d’un emploi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Imprimer cet article

Pierre
Gosnat

Sur le même sujet

Affaires économiques

A la Une

Thématiques :

Pouvoir d’achat Affaires économiques Lois Finances Développement durable Affaires sociales Défense nationale Affaires étrangères Voir toutes les thématiques